Oioiairsoft passe au stade supérieur

Aujourd’hui c’est le premier jour du reste de ma vie de bricoleur. Depuis longtemps, que ce soit pour bidouiller des répliques d’airsoft ou pour d’autres choses, je manquais d’un tour à métaux. Comme c’est un sacré budget, même en occasion, j’avais trouvé quelques ersatz de solutions :

– 2011 :

J’utilise une visseuse électrique à batterie que je maintien fixe avec une main pendant que je lime la pièce métallique fixée dessus. Comme vous pouvez le voir ICI, c’était mon premier “custom” que je publiais sur internet. Rien que pour réduire le diamètre de cette pièce en aluminium de 38 à 37mm, ça m’avait pris de très nombreuses minutes, plusieurs recharges de batterie de visseuse, avec un résultat, certes correct, mais très largement perfectible en qualité et temps de travail avec un tour à métaux.

 


– 2012 :

Une perceuse à colonne fait son apparition dans mon appartement. Un investissement de 80€ frais de port compris, que j’ai dû rentabiliser à 36.000% depuis. Je suis tellement fier de ma machine à l’époque que je pose à côté d’elle en photo. Plusieurs années de bons et loyaux services : perçage de tous matériaux, fraisage de bois et tournage de métaux. C’est bien avec cette perceuse que je réalise le levier d’armement coudé en acier de mon Mosin-Nagant Zeta Lab, comme vous pouvez le voir ICI (2600 visites quand même pour un article très spécialisé !). Je ne compte plus les morceaux d’acier, aluminium, bois que j’ai pu “tourner” sur cet engin en meulant directement dessus ou avec des limes/rapes.

Ou alors des vis pour fixer les plaquettes de GBB comme on peut le voir dans ma vidéo :

 


– 2014 :

Cette fois-ci c’est le canon interne d’une carabine M1 de marque MARUSHIN qui me pose problème. La réplique permet le montage d’un canon interne de 44cm quand celui monté d’origine mesure 27cm. Et pas de bol, c’est un canon propriétaire, il va donc falloir modifier un canon classique de 8.55mm de diamètre et 44cm de long. Et la réduction du diamètre d’un canon de 44cm de 8.55 à 8.00mm, ne s’improvise pas comme ça si on veut un travail propre, impossible à monter dans le mandrin de la perceuse sans avoir l’équivalent d’une contrepointe qui évite de tordre le canon à l’usinage. Qu’à cela ne tienne ! Vous pouvez voir le détail ICI, une perceuse filaire à 10€ en grande surface de bricolage, quelques chutes de bois, mon étau et hop ! Un “tour à métaux” fait maison. En réalité ça n’est pas vraiment un tour à métaux bien entendu mais avec lui je peux tourner mon canon de 44cm sans craindre de le tordre. L’adaptation est parfaite et je suis particulièrement content d’avoir relevé le challenge mais le procédé reste hasardeux et très chronophage.

 


– 2014 bis :

Réalisation d’un outil permettant le tournage de pièces d’un diamètre supérieur au diamètre maximal toléré par les mandrins de perceuses classiques (13mm). Nécessitant quelques morceaux d’acier, de la découpe et de la soudure, l’outil est fonctionnel et permet en mettant le matériaux sur un axe de rotation et en le fixant au moyen de deux visses, de tourner des pièces de plus grand diamètre. Comme vous pouvez le voir ICI, l’outil a été réalisé dans l’optique de fabrication d’un type de pièce bien particulier : un spring guide plug pour 1911. Les contraintes sont assez énormes pour mes petits moyens : diamètre minimal de 16mm, pièce percée en son centre d’un trou de 9mm de diamètre au moins et long de 7 ou 8cm, impossibilité technique de réaliser certains usinages particuliers, empêche de retirer la pièce de son outil avant la fin du travail car elle ne sera jamais remise exactement à la même place, désaxant celle-ci… Pratique pour l’utilisation spécifique que je lui avais prévue mais pas beaucoup plus. Tout en étant assez peu rassurante (mise en rotation d’une pièce d’acier non parfaitement équilibrée, aux soudures de mauvaise qualité (c’est un métier !) avec des vis susceptibles de se barrer avec les vibrations… Bref : obsolète et dangereux !

 


– 2017 :

C’est bien beau tout ça, c’est rigolo de voir de vieilles photos sur lesquelles je travaillais en tongues avec quasiment rien, mais je suis toujours limité par trois choses très contraignantes :
1 – J’ai atteint le niveau maximum de précision de ces méthodes et il n’est vraiment pas terrible. Avec la multiplication des projets, je me rends même compte que la tendance est à obtenir des formes ovoïdes plutôt que circulaires. Ceci étant dû à l’absence d’outil fixe et à l’application à la main d’un outil contre la pièce en rotation.
2 – Il est impossible de faire de l’usinage avec gros retrait de matière sur des pièces longues. L’absence de contrepointe (permettant de stabiliser la pièce dans l’axe) empêche de fabriquer des pièces de plus de 10cm (et encore…).
3 – Toutes ces méthodes (visseuses, perceuse filaire et à colonne) impliquent l’utilisation de mandrins classiques de perçage donc ne permettent d’y fixer des pièces que d’un diamètre allant de 1 à 13mm. On est donc très limité au niveau du diamètre des pièces à usiner. J’ai malgré cela pu réaliser un outil permettant d’usiner des pièces de plus gros diamètres mais la solution n’est pas très fiable, sécure et surtout apporte un lot de contraintes énormes avec notamment l’obligation d’avoir une pièce creuse (permettant le passage de l’axe de rotation/stabilisation de l’outil en question).
Et comme vous vous en doutez, il n’y a qu’une seule solution à cette problématique : le tour à métaux. Le vrai ! Pas celui que j’appelais “le tour du pauvre” en parlant de mes outils.
Je parle bien du graal du bricoleur, l’outil qui lève pratiquement toute bride à l’usinage de pièces cylindriques. Le tour à métaux. LE TOUR A MÉTAUX QUOI ! Le truc dont je rêve depuis de très nombreuses années sans avoir les moyens de m’en procurer un. Encore que : il existe des tours chinois pas cher, encore moins en occasion mais à la réputation assez douteuse. Donc quitte à dépenser plusieurs centaines d’euros, autant en prendre un dont je ne serai pas déçu, qui corresponde bien à mon cahier des charges et que je pourrai garder le plus longtemps possible !
C’est donc non sans émotion que je vous annonce que j’ai fini par acheter mon tour à métaux, des années que j’en parle aux potes mais cette fois ça y est.

Parfois beaucoup plus de 100kg...

Parfois beaucoup plus de 100kg…

Ma contrainte principale était le poids : On trouve une foule de tours à métaux à partir de 100kg. Mais impossible pour moi qui puis être amené à déménager à plusieurs reprises dans les années à venir mais aussi et surtout qui habite actuellement au 4ème étage sans ascenseur. Les 100kg, même à plusieurs, faut se les taper. Toujours avec le poids, il faut un tour qui puisse se ranger pas trop difficilement, seul ou à deux, la place étant limitée dans un appartement.

Gamme Proxxon : 150 ; 250 ; 400mm

Gamme Proxxon : 150 ; 250 ; 400mm

Une autre contrainte qui restait négociable : la distance entre pointes. En gros la longueur maximale de la pièce à usiner (la largeur du tour en gros). Le prix peut doubler en passant de 20 à 40cm, quand on parle de centaines d’euros, ça chiffre vite, très vite. Mais avoir un trop petit tour c’est aussi la garantie de se retrouver limité par la suite.

Encore une autre contrainte : la possibilité de fileter les pièces ou de les tarauder. Processus indispensable pour une pièce de 1911 que je désire fabriquer en quelques exemplaires. Non pas que je ne me débrouille pas avec mon outillage manuel mais avec une machine, le pas de vis sera parfaitement dans l’axe, à la profondeur que je désire, enfin… parfait quoi une fois le procédé maîtrisé.

 


Au revoir le tour tout pourri !

 

 

 

Au revoir la perceuse à colonne ! Enfin pas tout à fait mais au revoir le tournage à la lime et la meuleuse !

 

 

 

Bonjour petit tour à métaux ! 20 minutes pour le monter (pas d’ascenseur), je l’ai mérité ! Ce truc pèse un âne mort bien que soit un “petit” tour, et encore j’ai enlevé la palette qui à elle seule faisait 15kg… Bref belle galère.

 


La suite très bientôt avec du très intéressant une fois ce tour mis au service des projets que j’attends depuis longtemps de pouvoir mettre en œuvre !
Tchüss !
Oioi.

 



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8 thoughts on “Oioiairsoft passe au stade supérieur

  1. Très Bon investissement, rien de tel qu’un petit tour pour faire ses trucs soit même. Je bosse dans une boite qui utilise des tours, fraiseuses etc etc si tu a besoin d’infos sur les plaquettes etc etc n’hésite pas je suis magasinier outil coupant dans cet entreprise ^^

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    • Merci ! Et ben écoute, j’ai ton adresse mail, peut être ! J’utilise des barreaux en acier venant de Chine (12€ frais de port compris et on comprends vite pourquoi si peu cher), pas des plaquettes. J’ai investi 30 balles dans un touret à meuler pour re-affuter les barreaux et me suis aussi fabriqué des outils “spéciaux” dans un carré acier de chez Leroy merlin. Ca fait le taffe pour l’alu, plutôt pas mal même. Pour l’acier c’est une autre histoire, ça use les outils à une vitesse folle ! Merci en tout cas !

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      • Ah je e sais pas si tu a mon adresse mail mais si tu a besoin n’hésite pas , tu sais on bosse avec des outils a plaquettes dans 90% des cas, et les pièces qu’on fabrique coûtent tellement cher qu’il s’emmerdent même pas a les tourner ils change toute la plaquette donc si jamais tu a besoin se serais avec plaisir de te dépanner !!

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  2. Pingback: 1911 : spring guide plug N°1 mkI | oioiairsoft

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