DIY – Chape en peau de mouton / WWI / Sheepskin jacket

History and tutorial to create a WWI sheepskin jacket for less than $11.
In the WWI, soldiers suffered a lot from extremely low temperatures. They had no other option than sheepskin jackets manufactured urgently. This is what I present on this page.
The full story is in french only but the tutorial is translated, find it at the bottom of the page.
Click, scroll through the photos and enjoy !

Histoire et tutoriel de fabrication d’une chape en peau de mouton type WWI pour moins de 10€.
Histoire ci-dessous, tutoriel en fin de page, cliquez sur la galerie et faites défiler les photos.


Le 28 juillet 1914, la 1ère guerre mondiale éclate. Du fait de conflits territoriaux, économiques et politiques, chaque pays belligérant se lance dans ce que l’on appellera la Grande Guerre avec la conviction d’en découdre rapidement et d’en avoir fini avant Noël 1914. C’est le cas de la France dont les appelés arborent fièrement leurs uniformes en chantant déjà leur rapide victoire à venir, à mille lieux d’imaginer ce qui les attend.

crédit : alencon-maville.com

Pour beaucoup, la route s’arrêtera quelques jours plus tard, au bord d’un champ ratissé par les 77 mm allemands. La faute à un empressement coupable du haut commandement militaire français à récupérer les territoires perdus 43 ans plus tôt, en 1871. Les offensives françaises de l’été 14 marqueront la période la plus meurtrière de la guerre.


Le 22 août 1914 marque le jour le plus sanglant de l’histoire de France, 27.000 soldats français perdent la vie en 24 heures.


crédit : Géo Michel 1915

Pour les autres, ce sera l’enlisement dans les tranchées avec la guerre de positions. Si l’état major français était déjà coupable de naïveté en n’ayant pas anticipé un conflit plus long qu’une courte campagne militaire estivale, il se rendra à nouveau coupable, d’amateurisme cette fois, en tardant à équiper ses soldats pour ce qui les attend au fond de leurs abris de fortune en terre. L’hiver arrive et les soldats doivent endurer les horribles conditions de vie au fond des tranchées. La pluie, la boue, le froid, les parasites et tant d’autres… Un enfer quotidien qu’il est loin d’être possible d’imaginer aujourd’hui, dans le confort du XXIème siècle.


Et cet hiver 1914 s’avère parmi les plus rudes jamais mesurés. Les molletières étaient plongées en permanence dans la boue, il fallait également souvent frapper la glace qui s’était constituée autour des jambes pour pouvoir les bouger… Les vêtements non adaptés au climat étaient trempés, résultant en une impossibilité de se réchauffer, un surpoids important et le développement d’infections. Certains témoignages de poilus s’étonnèrent alors de la résistance du corps humain face à ces conditions extrêmes.


Quand la soupe arrivait…

Les médecins de l’époque devaient alors réaliser l’impossible, à savoir compenser l’absence d’équipements adaptés par des moyens de fortune afin de limiter les dégâts. S’ils conseillèrent par exemple de transporter la soupe dans des récipients en bois plutôt qu’en métal afin qu’elle n’arrive pas gelée, ou alors de mettre en place des braséros en retrait pour que les soldats puissent aller s’y réchauffer à tour de rôle, rien ne pouvait remplacer des vêtements chauds. Pas même des couvertures, apportées à la hâte sur le front.


Le rouge… plutôt un bon moyen de prévenir la grogne.

Et encore moins le vin rouge quasi “réglementaire” qui, contrairement à ce que beaucoup pensent, n’aide pas à lutter contre le froid. Il permet de moins ressentir le froid mais son effet vasodilatateur et relaxant sur les muscles conduit le corps humain à une hypothermie plus rapide.

 


Petit aparté médical car c’est très intéressant, les français ont particulièrement souffert du “pied de tranchée” qui ne résulte pas uniquement du froid. Il s’agit en fait du résultat de l’action combinée de l’humidité, du gel, des champignons et des infections bactériennes. Les pieds gonflent, s’anesthésient, la peau se décolle, les ongles tombent et on arrive à la gangrène puis amputation pour sauver la vie du malheureux. Les médecins de l’époque, face aux milliers de souffrants ne pouvaient se permettre de les exempter de service temporairement, au risque de dégarnir les lignes françaises, déjà mises à mal par les pertes liées aux combats. Les soldats étaient donc renvoyés au front immédiatement, condamnés à souffrir nuit et jour de leurs pieds, sans pouvoir rien faire d’autre que retirer leurs souliers afin de soulager la douleur malgré une interdiction formelle du commandement militaire qui se contenta de recommander le port de souliers de grande taille pour y mettre des chaussettes épaisses, sans pour autant fournir à la troupe ces effets. Il faut noter que le nombre de “pieds de tranchée” diagnostiqués dans les autres armées était plusieurs centaines de fois inférieur. Une “exception” française qui serait due… aux équipements militaires ! Et oui, là encore, nos poilus pâtissent du matériel. D’abord des vêtements rouge garance attirant les balles ennemies, pas de casque, pas de vêtements chauds et ici : des bandes molletières. Les autres armées européennes utilisant beaucoup plus les bottes ou guêtres alors que nos soldats s’enveloppent les mollets dans des bandes de tissu qu’il faut serrer pour qu’elles tiennent correctement. Sèches, elles serrent les mollets ; mouillées, les molletières les serrent davantage. Et c’est là que tout se joue, les poilus français avaient la circulation sanguine amoindrie au niveau des jambes, empêchant le corps via le sang de réchauffer les pieds et de lutter contre les infections.


Ravitaillement !
Crédit : meteofrance.fr

Mais revenons à nos moutons. L’intendance finira par réagir, sur le tard, et commencera à équiper les troupes de quelques effets destinés à lutter contre le froid, des pantalons plus épais, des chaussures rembourrées et… ce que les soldats appelleront les “peaux de bique”.

Crédit : histoire-passy-montblanc.fr

Il s’agit en réalité de chapes en peau de mouton. Un genre de poncho en peau de bête, fermé sur le côté, ayant pour objectif de lutter contre le froid et l’humidité. Il était recommandé de porter ces gilets avec la laine vers l’intérieur et le cuir à l’extérieur, ce qui s’expliquerait par le pouvoir d’isolation thermique de la laine coincée entre la capote et le cuir, permettant de “capturer” une couche d’air et la meilleure imperméabilité du cuir qui permet de faire glisser l’eau plutôt que la retenir dans la peau.
Mais sur les nombreuses photos d’époque on retrouve ces chapes portées dans les deux sens, quelles que soient les conditions climatiques.

Crédit : histoire-passy-montblanc.fr

Les différences entre les modèles observés sont nombreuses, ce qui laisse imaginer la précipitation dans la fabrication de ces vêtements.

Différence d’orientation de la laine…

Crédit : histoire-passy-montblanc.fr

 

 

 

…avec ou sans épaulières…

Crédit : à gauche : histoire-passy-montblanc.fr
et à droite : forum.pages14-18.com

 

 

 

 

 

…longue ou courte…

Crédit : forum.pages14-18.com

 

 

 

 

 

 

…parfois très lourde !

 

 

 

 


Crédit : Match 4 avril 1940

Ces équipements de fortune, déjà utilisés en 1870, serviront également pendant la seconde guerre mondiale pour équiper par exemple les chasseurs alpins ou les corps francs.
D’autres témoignages citent leur utilisation dans les montagnes par l’armée pendant la “guerre d’Algérie”.
On retrouve même des témoignages de leur utilisation datant de 1812, lorsque la Grande Armée de Napoléon Bonaparte effectuait sa macabre retraite de Russie.
Autant dire que ce genre d’effet militaire a été utilisé pendant au moins 150 ans dans notre armée.

 


Et puis, franchement, ils ont pas la classe ces gaillards là !?

Le Commandant Georges Desvallières et ses hommes de liaison, Rochedure 1915
Crédit : Catherine Ambroselli de Bayser, site centenaire.org


On peut aussi en voir apparaître dans le film “La tranchée”, le soldat britannique Thomas Quinn (le genre de brute au cerveau binaire mal étalonné qui ferait des merveilles dans un monde post-apocalyptique, tant qu’il aura besoin de vous, mais qu’il vaut mieux éviter de fréquenter le reste du temps. C’est à dire tout le temps.) porte une peau de bête à la coupe comparable aux chapes françaises.

Extrait du film “La tranchée” (The deathwatch, Michael J. Bassett, 2002)


Mais bon sang, pourquoi il nous dit tout ça le Oioi ?
Et ben tout simplement parce que je me lance dans le projet d’en fabriquer une pour un prix dérisoire, moins de 10€ !

Tutoriel ci-dessous, suivi de photos du résultat sur tenue style WWI.

 


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4 thoughts on “DIY – Chape en peau de mouton / WWI / Sheepskin jacket

  1. C’est marrant j’ai l’impression de relire le cour que j’ai donné sur la 1ere GM il y a quelques semaines :D
    Originale pour de l’airsoft mais sympa et surtout bien fait !

    Liked by 1 person

    • Alors il y a des erreurs professeur ? ;)
      Oui assez original, comme presque tout sur ce site finalement.. faut croire que je le cherche ! Merci en tout cas ;)

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